Les abrasifs utilisés en sablage et en aérogommage déterminent directement la qualité du décapage et la finesse du rendu.
Leur composition, leur forme et leur dureté influencent le comportement à l’impact et la réaction sur le support.
Cette typologie vous aide à comprendre comment choisir l’abrasif adapté à votre application, en tenant compte de sa nature chimique, de sa forme et de sa densité.
Le décret n°69-558 du 6 juin 1969 interdit l’utilisation d’abrasifs contenant plus de 5 % de silice libre.
Les abrasifs silicatés (verre, scories, silicate d’aluminium…) restent autorisés, car ils ne libèrent pas de silice cristalline dangereuse pour la santé.
C’est pourquoi le verre concassé, le silicate d’aluminium ou encore le bicarbonate sont aujourd’hui privilégiés en sablage et aérogommage professionnel.
Un grain anguleux a un fort pouvoir de décapage : il mord la surface et enlève rapidement les revêtements.
Un grain semi-anguleux offre un bon compromis entre agressivité et douceur.
Un grain arrondi est plus doux, idéal pour le nettoyage et la finition sans altérer le support.
Exemple : la microbille de verre, arrondie et légère, nettoie sans attaquer la matière.
Angulaire
Semi angulaire
Arrondi
Semi arrondi
La dureté de l’abrasif (souvent mesurée sur l’échelle de Mohs) détermine sa capacité à user la surface.
Dureté élevée → action rapide, mais risque de marquer les supports tendres.
Dureté faible → action douce, adaptée au bois ou à la pierre tendre.
Un bon abrasif doit être plus dur que le revêtement à enlever, mais moins dur que le support à préserver.
La densité influe sur la force d’impact et le comportement de l’abrasif dans le flux d’air.
Un abrasif lourd (corindon, silicate de fer) nettoie vite mais use davantage la surface.
Un abrasif léger (bicarbonate, végétal, verre fin) décolle les revêtements sans marquer.
Comme pour la vieille devinette “qu’est-ce qui pèse le plus, un kilo de plumes ou un kilo de plomb ?” — tout dépend de la densité.
Un abrasif dense demande plus de pression et plus d’air pour se comporter de la même façon qu’un abrasif léger.
La composition chimique détermine la réaction possible avec le support et les produits de finition.
Les abrasifs contenant FeO ou Fe₂O₃ (oxydes de fer) sont à éviter sur les supports poreux comme le bois ou la pierre, notamment avant l’application d’un revêtement en phase aqueuse, car des réactions chimiques peuvent apparaître.
Bien choisir la taille de son abrasif est tout aussi important que sa composition ou sa densité.
La granulométrie influence directement la vitesse de décapage, la finesse du rendu et le comportement à l’impact sur le support.
Les grains dont la granulométrie est supérieure à 1,5 mm sont recommandés pour le sablage intensif des supports les plus durs et résistants.
Ils assurent une action rapide sur les couches épaisses de peinture, de rouille ou de revêtement.
Idéal pour : carrosseries et châssis de véhicules, structures métalliques ou surfaces recouvertes de plusieurs couches de peinture jusqu’à 3 mm (3000 µm).
Ces grains dits médians sont les plus polyvalents.
Ils offrent un bon équilibre entre pouvoir de décapage et finesse de finition, et conviennent à la majorité des travaux courants en sablage ou aérogommage.
Idéal pour : acier, aluminium, métal, bois, plastique, verre et revêtements de façade.
Les grains très fins (inférieurs à 0,5 mm) sont destinés aux travaux de précision sur supports fragiles ou détaillés.
Leur petite taille leur permet d’épouser parfaitement le relief du support, tout en réduisant le volume d’air entre les grains.
Ils sont donc particulièrement efficaces sur les surfaces non planes ou à motifs.
Idéal pour : monuments anciens, matériaux minéraux, bois dense, verre dépoli ou décapage doux des métaux.
Un abrasif gros grain gagne en rendement,
Un grain fin gagne en précision.
Le bon compromis dépend toujours du support, de la pression et du résultat souhaité.Entrez votre texte ici